Enfin, on
connait la vérité sur l’homme politique Jean Charest et ses combines de
financement.
Jean Charest
a été ministre conservateur du Canada puis chef du Parti Libéral du Québec. Il
est un homme politique d’envergure qui a un bilan remarquable. Et maintenant,
il veut devenir le chef du Parti Conservateur du Canada. C’est légitime de sa
part car il est prêt intellectuellement et a l’expérience pour bien remplir
adéquatement ce poste.
Je m’oppose
à Jean Charest. Ma firme d’ingénieurs-conseils a souffert sous Jean Charest.
J’ai joint
une firme d’ingénieurs à ma sortie de Polytechnique et, à ce moment-là, elle
comptait 7 employés et réalisait des projets importants comme l’agrandissement
de l’Hopital Notre-Dame de Montréal, sur lequel j’ai travaillé pour mon premier
boulot. C’était un travail important. Après deux ans, le patron décéda, et face
à cette situation, son fils et moi avons pris la relève en créant une nouvelle
firme. L’expérience de notre entreprise dans les hôpitaux nous aida de
décrocher de nouveaux mandats hospitaliers, via les conseils d’administration
de ces institutions, tels celui du 1er hôpital Champlain de Verdun, de
l’agrandissement de l’Hopital du Christ-Roi de Verdun, de l’hôpital Charles
Lemoyne de la rive-sud, de l’Hôpital Bellechasse, de l’hôpital St-Michel et de
l’hôpital Ste Justine.
A ma
retraite, ma firme comptait une quarantaine d’employés. Elle aurait pu être
beaucoup plus importante mais Jean Charest et le financement de son parti était
dans mon chemin. Nous n’avions pas de contrat du gouvernement du Québec, sauf
l’agrandissement de l’hôpital de Ste-Eustache pour lequel notre firme avait été
choisie par le conseil d’administration, malgré notre bonne expérience, car
nous avions refusé de jouer le jeu du trésorier du parti. « Tu veux un contrat,
verse un tel montant à la caisse du Parti ». Et pas de petits montants.
Un jeune
collègue ingénieur créa une nouvelle firme et assoiffé de contrats joua
bêtement le jeu du collecteur de fonds du Parti Libéral. C’est à coups de 100 000$
qu’il contribua. Il obtint d’innombrables contrats dont de longues sections
d’autoroutes, même s’il n’avait jamais fait les plans et devis pour construire
une ruelle. Sa firme devint importante rapidement. Il engagea et engagea, loua
et loua des espaces de travail pour ses employés sans compter les autres
dépenses fort importantes telle l’informatique. Je lui ai dit un jour : « tu ne
sais pas compter, tu donnes tes profits, un jour ça va te rejoindre car un
contrat c’est long à terminer complètement, à se faire payer et un bureau ça
coûte cher. ». Il a comparu devant la Commission Charbonneau. Son jeu a été
dévoilé. Il a été accusé, est devant la cour et le sera longtemps. Il risque la
prison. Sa firme est disparue et ses centaines d’employés et contrats ont été
divisés parmi quelques firmes. Et ce n’est pas le seul qui a profité et
souffert de ce système véreux de collecte de fonds électoraux. C’est aussi ça
le gouvernement Charest.
Aujourd’hui,
Jean Charest vise la direction du Parti Conservateur du Canada. J’ai été
longtemps membre actif de ce parti sous la direction de Joe Clark et Brain
Mulroney. Il me tient à cœur. Et je connais l’importance de la collecte de
fonds pour défrayer les dépenses d’un parti politique. Mais il y a des règles
élémentaires à respecter et le « Fonds PC du Canada », dont j’ai été jadis
vice-président du conseil d’administration, sait bien faire les choses.
Je dis ¨Non¨
à Jean Charest. Le PCC est un grand parti qui a rendu de grands services au Canada
et peut en rendre davantage dans le futur. Il n’a pas à être entaché par le
passé de son nouveau chef et n’a pas à risquer d’être amené dans le même
chemin.
Claude
Dupras