Ce jour-là,
le 20 juin 2005, j’ai commencé une belle aventure dans le monde des blogs. Un
article de journal publié en novembre 2004 avait suscité mon intérêt. Malgré
que les blogs au Québec étaient plutôt rares à ce moment-là, il racontait que
« le nombre de weblogs, communément
appelé blogs, est passé dans le monde de 5 millions à 11,5 millions »
(Aujourd’hui, il est plus près de 275 millions et il croît encore au rythme de
2 millions par mois). Plusieurs sites internet proposaient des programmes informatiques
pour créer son propre blog. Pour faire un essai, j’ai opté pour celui offert
par Google, le « Blogger.com ».
Le vrai challenge est d’écrire
un texte objectif qui concerne un sujet de l’heure et de le faire régulièrement
dans une démarche qui soit originale et respectée. Comme c’est en forgeant que
l’on devient forgeron, il en est de même pour l’écriture.
J’ai été
surpris, au fil des blogs, de voir comment je puisais dans mes
expériences passées, qu’elles soient familiales, sociales, étudiantes, d’affaires
ou politiques et comment ces dernières étaient soumises aux influences externes.
Tout cela rendait plus difficile de décortiquer et de commenter la vie
actuelle.
J’ai toujours accordé une grande importance à émettre une
analyse consciente par des propos balancés, vrais, non agressifs tout en tenant compte des opinions
des deux côtés de la médaille. Mais j’ai aussi réalisé que mon analyse pouvait
être aussi inconsciente, puisque comme tout le monde je porte des cicatrices
invisibles.
C’est une
délicate besogne que de traduire dans des mots son appréciation des évènements
de l’actualité. Le grand défi de bien écrire est de produire un témoignage tout
en comprenant que le poids que l’on donne à un mot n’est pas toujours celui que
certains lecteurs lui donnent ou qu’ils le définissent. Quelques fois, je me
demande quelle est l’utilité d’écrire si mes mots risquent d’être lus dans un
sens que je ne leur attribue pas. Mais, vite, je mets de côté ces idées noires
pour continuer à relever le défi.
Un auteur a
écrit en parlant de l’écriture : Les sujets foisonnent et les idées fusent. L’esprit réagit. Le
coeur prend parti. Face à l’évènement, c’est une mécanique impressionnante qui
se met en marche. Et c’est vrai !
Avec le
temps, j’ai appris à écrire un texte plus ou moins personnel sur un sujet
sérieux pour le publier. J’ai vite réalisé que l’émotion est la clef pour
gagner le public et que si le sujet ne passionne
pas, il vaut mieux ne rien faire. Mais si c’est le contraire, alors allez-y et
votre texte volera de ses propres ailes grâce aux clics des internautes.
Plusieurs bloggeurs
présentent un texte quotidien ou hebdomadaire. Dans mon cas, je l’écris au
moment où j’estime avoir quelque chose à dire sur l’actualité politique ou
autre.
Après un
début difficile, le nombre de lecteurs de mon blog a augmenté constamment. Ses
443 articles, à ce jour, ont été vus plus de 350 000 fois.
Avec la sphère informatique sociale, les
journalistes des médias traditionnels ont perdu le monopole du jugement quant à ce qui importe pour les gens.
Par contre, ceux qui les concurrencent, comme les bloggeurs, se doivent d’agir
avec la même obligation professionnelle qu’eux
afin d’être neutres dans leurs analyses de toute situation. Et ça, ce n’est pas
facile !
Durant ma jeunesse, j’étais intéressé par les
activités d’associations de toutes sortes. Elles m’ont amené à participer
activement à la politique qui est vite devenue, pour moi, une passion. Que ce
soit au municipal, au scolaire, au provincial ou au fédéral, j’y étais et je
m’engageais ouvertement. Durant ma vie étudiante et, plus tard, ma vie professionnelle,
je suis devenu un jeune nationaliste canadien-français, bilingue, témoin du débat
de l’autonomie du Québec. Je m’opposais au parti libéral du Canada sur cette
question et j’ai vu la solution dans le parti progressiste-conservateur du
Canada dans lequel j’ai occupé plusieurs postes importants. D’ailleurs, elle se
concrétisa lors des mandats des PM Diefenbaker, Clark et Mulroney. C’est de
cette période que viennent les cicatrices invisibles.
Aujourd’hui, je ne suis ni partisan, ni membre
d’aucun parti politique mais un Québécois et un Canadien qui veut le bien-être
de ses compatriotes, de sa nation et de son pays. Je ne suis pas séparatiste
car j’estime que cette alternative n’a aucun sens pour mes descendants puisqu’elle
leur enlève tout le potentiel que l’ensemble du Canada leur offre. De plus, en
précisant nos besoins et nos espoirs, nous avons pu obtenir le pouvoir pour
assurer la protection de notre culture et de notre langue tout en devenant forts
économiquement dans l’ensemble canadien. C’est avec cette lunette que j’analyse
ce qui se passe politiquement chez nous. Pas de secret, pas de mystère !
Mon blog n’aborde pas que des sujets politiques
québécois, il s’intéresse à tout ce qui se passe dans le monde. Je lis beaucoup
de blogs québécois, canadiens et internationaux qu’ils soient de gauche ou de
droite, fédéralistes ou séparatistes, et j’en recommande la lecture à plusieurs
de mes lecteurs, dans une colonne dédiée à cet effet sur la page de mon blog.
Je comprends la position de ces auteurs avec qui je diffère souventefois d’opinion.
Leur expérience de vie a été différente de la mienne puisqu’ils ont été forgés
d’une autre façon que moi, mais leur réaction est semblable à la mienne.
En ce 10ième anniversaire de mon
blog, je veux remercier mes lecteurs et leur dire que j’apprécie leurs mots
d’encouragement, leurs commentaires (favorables ou non) et les références dont
ils me gratifient.
Merci beaucoup !
Et au prochain…
Claude Dupras