samedi 30 juillet 2011

Le Contraire de l’Amour

Il s’appelle Mouloud Feraoun. Il était kabyle. Il était intellectuel, inculqué de valeurs françaises à l’école, et était devenu instituteur dans un petit village de Kabylie. Mais il était surtout romancier. La France pouvait être fière de lui puisqu’il était « un des plus beaux fleurons » de la colonisation française en Algérie. Il est mort en 1962, tué par l’O.A.S (organisation française politico-militaire clandestine) alors qu’il craignait d’être victime du FLN (Front de Libération Nationale algérien) à cause de ce qui pouvait apparaître chez lui d’une trop grande proximité avec la France.

Sensible à son peuple, il perçut les réactions changeantes de ses compatriotes dès le début de l’insurrection algérienne en 1954. Un an plus tard, il entreprit d’écrire son Journal quotidien sur la guerre, qui se développait rapidement, telle que vécue au niveau d’un village kabyle. Il y décrivit la peur, les actes de courage, les lâchetés, la torture, les viols, la mort omniprésente, les exactions... l’espoir.

Mouloud Feraoun aimait la France pour les valeurs humanistes qu’elle lui avait transmises, mais, en même temps, il déplorait son mépris constant pour la façon dont elle traitait les millions de musulmans de son pays et était devenu convaincu de la nécessité, sans appel, de l’indépendance de son pays.

Son Journal est basé sur des « choses vues » telles, les émotions, les colères, l’impuissance, le découragement et les espérances de l’indigène (comme les Français appelaient les Algériens) découlant des rapports humains entre le puissant colonisateur et le colonisé malgré lui.

Édité après sa mort, son Journal est qualifié comme « un document à plus d’un titre irremplaçable ». Malheureusement, la parution est maintenant épuisée.

Ce n’est que cette semaine que j’ai découvert Mouloud Feraoun, au festival « off » de théâtre d’Avignon, grâce à un petit entrefilet du journal Le Monde qui faisait état d’une pièce « Le Contraire de l’Amour » qui s’y jouait et qui « se révèle être un document passionnant pour comprendre l’insurrection algérienne ». Passionné moi-même par tout ce qui se dit sur l’Algérie, je suis allé voir cette pièce, basée sur le Journal de Feraoun. J’ai découvert un intellectuel déchiré dans sa double culture, française et kabyle, un homme vrai, sensible, modeste, exigeant pour lui-même et les autres, sans illusion, ironique, plein de vie et d’une rigueur intellectuelle à toute épreuve, qui malgré tout cherche des raisons pour garder la France en Algérie, mais n’en trouve plus.

J’en suis sorti ému et bouleversé. Choqué aussi, en me rappelant qu’après l’euphorie de la déclaration de l’indépendance, de la vraie liberté retrouvée par les Algériens (juste sortir le soir, regarder le ciel en était une puisqu’il n’y avait plus de couvre-feu), ceux-ci ont subi un gouvernement totalitaire communisant qui leur a fermé le monde, brimé leurs libertés individuelles, tué les opportunités pour faire valoir leurs talents et démoralisé la jeunesse par un chômage qui n’a cessé de perdurer.

Face à l’inaction de leurs dirigeants, Les Algériens se sont soulevés, élu le parti islamiste FIS, vu l’armée chasser ces derniers et les généraux reprendre le pouvoir, enduré le massacre de 200,000 d’entre-eux par les islamistes et la police, pour déboucher, encore aujourd’hui, sur un gouvernement fantoche toujours sous le contrôle de généraux corrompus. Encore récemment, les premiers soulèvements pour un possible printemps arabe algérien ont été écrasés durement par la police.

J’ai aussi pensé aux Français d’Algérie, les pieds-noirs, qui en 1961-1962 ont dû quitter subitement la maison de leur enfance, leur village, leurs amis, leur travail, leur milieu social, leurs biens et leurs acquis pour rentrer en France où ils durent refaire complètement leur vie. Ils devaient être découragés et se sentir perdus, peinés, déchirés et craintifs. Ils ont sûrement vécu un enfer impensable.

Cette pièce « Le Contraire de l’Amour » sera présentée à Paris en février 2012 à la veille des 50 ans de l’indépendance de l’Algérie. J’aimerais bien qu’une troupe de théâtre québécoise la reprenne aussi à cette occasion.

Cette étape des 50 ans devrait être un moment pour tous les Algériennes et les Algériens de réévaluer la situation de leur pays. Ce n’est pas normal qu’ils cherchent à tout prix à quitter leur pays pour vivre ailleurs, comme au Canada. À Montréal, ils démontrent qu’ils sont intelligents, travaillants, ambitieux et pleins de talents. L’Algérie est un territoire magnifique, capable de bien nourrir son peuple avec un climat impeccable. Il n’y a aucun empêchement naturel pour permettre à ce dernier de travailler et de vivre bien, heureux et prospère dans son propre pays. L’Algérie est spectaculaire, très belle avec la mer, les montagnes, le désert. Son histoire est captivante. Elle devrait être une vraie démocratie ouverte au monde. Des millions de visiteurs viendraient la visiter.

Il me semble que le temps d’une deuxième révolution algérienne est arrivé !

Claude Dupras

mercredi 20 juillet 2011

« Des projets fous, fous, fous » : C’était ça la vision de Jean Drapeau ? NON

Un récent article du journal La Presse de Montréal, dont la Une a occupé un tiers de page suivi des pages 2 et 3 dédiées à des projets farfelus jamais réalisés et proposés par on ne sait qui durant les années ’60 pour la métropole. En reproduisant la photo du maire d’alors, Jean Drapeau, quatre fois sur la Une et trois fois dans l’article, et en écrivant un texte tendancieux, l’auteur a clairement chercher à laisser croire que le maire voulait tous ces projets et visait à démolir tous les vieux quartiers montréalais, au nom du progrès.

De plus, en reproduisant les critiques de Richard Bergeron, chef du parti municipal Projet Montréal, à l’égard de maire Drapeau, l’auteur a voulu donner de la crédibilité à son texte du fait que Bergeron est urbaniste.

Dans toutes les villes du monde, il y a d’innombrables projets proposés par des urbanistes, architectes, promoteurs, groupes citoyens et politiciens. Beaucoup sont irréalistes et rejetés. Et c’est le cas de Montréal. On n’a qu’à voir le Montréal d’aujourd’hui pour se rendre compte que de bonnes décisions ont été prises. Certes, certaines erreurs se sont glissées, mais globalement ce fut un grand succès de planification et de développement.

En 1960, Bergeron avait quatre ans. Aujourd’hui, ses commentaires sur Jean Drapeau sont non seulement infondés mais aussi insultants et injurieux. Il dit : « Il y avait une espèce de honte de ce qu’on était avant. Cette honte c’était nos quartiers… on voulait tout démolir », « À l’époque tout était permis, on pensait que Montréal aurait 7 millions de personnes… il fallait se préparer à la construction de 150 tours. C’était ça, la vision de Drapeau ». En rapport avec le développement du métro, des études avaient été faites sur la base d’une population future de Montréal pouvant varier de trois, cinq ou sept millions. Évidemment, Bergeron, aujourd’hui, pour justifier son opinion, utilise l’option de sept millions, qui évidemment n’a pas été réalisée puisque Montréal n’en a que trois aujourd’hui, pour dire « C’est de la folie furieuse. Ils en fumaient du bon ! Il ne faut pas avoir une réponse excédant de 10 fois le problème posé… » Il dit n’importe quoi ce petit politicien !

Pour Bergeron, l’ennemi noir est l’automobile et il veut l’éradiquer des rues de Montréal. Son approche est simple : il faut tout faire pour embêter les automobilistes afin qu’ils décident de laisser leur auto à la maison et utiliser les transports en commun. Fini les sens uniques, les feux synchronisés, etc. Par exemple, dans l’arrondissement Mt-Royal où il est aux affaires son parti a changé sans avertissement normal, la direction d’une section de la grande avenue nord-sud Christophe Colomb pour casser sa fluidité. Le trafic est maintenant détourné vers une rue secondaire au grand dam de ses résidents, des automobilistes et des camionneurs.

Drapeau est arrivé au pouvoir en 1954. À cette époque, beaucoup de quartiers sont pauvres, sans espoir, délabrés, les maisons de chambres nombreuses, la population permanente en diminution. S’ils n’y avaient pas les paroisses où les gens du quartier se regroupent, la vie sociale serait nulle. La banlieue devient attirante. On y trouve des logements plus propres, mieux chauffés, neufs et les nouvelles familles qui commencent à gagner plus de sous y déménagent. C’est le cas de ma famille qui recherche une meilleure ambiance et qui déménage de St-Henri à Verdun.

Drapeau devient maire en 1954 et entreprend de délivrer Montréal du crime organisé. Il a été élu suite à la commission d’enquête sur le crime organisé où il a présenté avec Pax Plante plus de mille cent chefs d’accusation à l’endroit de 400 maisons de débauche, de 80 personnes, dont des membres du Comité exécutif de la ville de Montréal, et d’une soixantaine d’officiers de la police. Le 8 octobre 1954, le juge François Caron, président de la commission, dépose son rapport sur le jeu et le vice commercialisés à Montréal. Plus de vingt policiers sont condamnés à des peines de un à dix ans de prison et à des amendes variant de 200 à 7,000 dollars. Les chefs de police de Montréal, Albert Langlois et Fernand Dufresne, sont déclarés coupables. Défait en 1958, suite à l’intervention de l’Union Nationale de Duplessis, il redevient maire en 1960.

L'axe de la Place des Arts

Il est vrai que Drapeau a dû prendre de grandes décisions pour planifier la reconstruction de Montréal. La Place des arts est un grand exemple. Il s’agissait de construire une salle de concert digne de la métropole et le maire Jean Drapeau caressait ce projet dès son entrée en politique. Le choix du site fut fortement contesté. En effet, à cet endroit, se trouvait un orphelinat, sous le nom de l’Institut Dominique-Savio. Il s’agissait d’un bâtiment érigé en 1861, connu comme l’Institut Nazareth, également opéré comme orphelinat et foyer pour jeunes délinquants. Le bâtiment abritait une chapelle connue sous le nom de « Buissonnets ». La démolition de cet immeuble en 1960 pour faire place à la salle de concert, en même temps que plusieurs unités résidentielles adjacentes datant de la même époque, souleva l’ire de la population.

Jean Drapeau avait reconnu le potentiel exceptionnel de ce site. Pourtant, sa motivation première était de briser cette barrière économique de la rue Bleury qui séparait l’ouest de la ville où s’installaient les grands magasins, les édifices à bureaux, etc., alors que l’est de la ville faisait figure de parent pauvre où presque rien ne s’y passait.

Avec un recul de 50 ans, force est d’admettre que Jean Drapeau avait raison. Sur le site en question, en plus de la grande salle de concert, se sont érigés la nouvelle salle de l’orchestre symphonique, deux salles de spectacles, les Théâtre Maisonneuve et Port-Royal, le Musée d’Art Contemporain et une sixième salle. La barrière économique est presque disparue et la nouvelle Place des Spectacles s’est installée à proximité. Enfin, l’Institut Dominique Savio a pu s’installer, sans frais, dans des locaux plus adéquats.

Jean Drapeau était un visionnaire et voyait le potentiel des terrains au sud de la rue Ste-Catherine où s’érigeront plus tard la Place Desjardins et la Place Guy-Favreau.

La ville intérieure

La ville intérieure de Montréal fait l’envie de tous les pays nordiques et attire l’attention de gens de tous les pays ! Ce n’est pas de l’urbanisme ça ?
Invité par le CNR, le newyorkais William Zeckendorf, voit vite le potentiel du grand trou béant du centre de Montréal. Il retient les services de l’architecte chinois Idéo Ming Pei (celui de la pyramide du Louvre à Paris), ceux de son collègue Henry Cobb et de l’urbaniste Vincent Ponte. Leur tâche est de planifier le développement de tous les terrains du CNR, au centre-ville et de concevoir l’architecture des bâtiments qui pourront y être incorporés.

Le site est vaste et compact. Selon Ponte, le nouveau centre-ville de Montréal sera viable puisqu’un piéton pourra le traverser en 15 minutes. Il parle de tridimensionnalité et propose de doubler et de tripler certains terrains, qui sont coûteux, en favorisant la construction de niveaux utilisables au-dessus et en dessous du sol. Il se réfère à Leonardo da Vinci qui a fait des sketchs où les piétons et les wagons étaient à des niveaux différents. Il prend comme modèle le Rockefeller center de New-York.

Les trois concepteurs créent la Place Ville-Marie et veulent qu’elle devienne le symbole de Montréal.

Zeckendorf a un grand défi car la Place aura 140,000 mètres carrés de bureaux locatifs au moment où il ne s’en construit que 28,000 à Montréal.

Les 47 étages de la tour cruciforme de la Place sont assis sur une immense galerie de 2,8 kilomètres de long reliée par le premier réseau piétonnier souterrain de Montréal qui rattache la Place Ville-Marie, l’hôtel Reine Élizabeth, le siège social du CNR et la Gare centrale. Le concept de Ponte pour les terrains du CNR est si convaincant qu’il sera retenu par les promoteurs de la Place Bonaventure qui comprendront l’importance de respecter la continuité du caractère spécifique de la ville à étages multiples.

Puis viendront le projet du Centre Eaton, l’élargissement de l’avenue McGill College et tous les bâtiments qui la borderont et qui seront dotés d’un réseau de promenades à plusieurs niveaux. Les stations de métro s’intégreront à ces bâtiments et donneront accès au réseau. Plus tard, le complexe Place Desjardins s’ajoutera à l’axe Place des Arts - Place d’Armes et l’ensemble sera relié par un corridor piétonnier continu. De tous les côtés du centre-ville, les nouveaux bâtiments additionneront des kilomètres de voies piétonnières au réseau.

Le rôle du maire Drapeau est déterminant. Grâce à sa ténacité, il dote Montréal d’un métro. Les grands projets qu’il obtient pour la ville insufflent un dynamisme inimaginable pour le centre-ville. Il est le plus grand artisan de la ville intérieure. Avec le président de l’exécutif, il examine chaque nouveau projet, rencontre les promoteurs immobiliers ou les propriétaires de ces futurs projets pour les convaincre de se joindre au réseau. De plus, le plan d’ensemble de la ville de Montréal est incitatif, efficace et favorise la croissance. Par ses règlements particuliers pour la ville intérieure, l’Hôtel de ville en devient le moteur. Ses attributions, par soumissions publiques, de baux emphytéotiques de parcelles importantes de terrain de part et d’autre du tunnel du métro constituent une formule avantageuse autant pour les promoteurs que pour la ville. Ses permissions aux promoteurs d’occuper le domaine public, pour loger les corridors sous les rues, en échange de servitudes pour l’accès du public dans leurs édifices aux heures d’ouverture du métro sont réalistes. Le partenariat et l’interdisciplinarité qu’il suscite avec l’opérateur du métro et les promoteurs immobiliers débouchent sur des projets multiples et bien réussis.

Avec le temps, la ville intérieure de Montréal offre aujourd’hui plus de 30 kilomètres de corridors et est devenue une attraction touristique dont on parle dans le monde entier. Les Montréalaises et Montréalais qui subissent des hivers rigoureux, des accumulations de neige énormes, des étés de chaleur de canicule, d’une humidité approchant 100 % HR, profitent bien de leur ville intérieure.

« Ce qui est encore plus extraordinaire pour eux c’est que cet équipement urbain unique a été réalisé sans que Montréal ait eu à investir un dollar pour le réaliser, pour l’entretenir et pour le surveiller ».

Un travail d’équipe

Jean Drapeau a su s’entourer d’hommes et de femmes compétents. Ainsi, avec ses administrations Saulnier, Niding et Lamarre, il a choisi des chefs de services municipaux qui sont devenus des sommités internationales dans leur domaine, comme l’urbaniste Claude Robillard, le botaniste Pierre Bourque (il deviendra maire), Pierre Charbonneau, l’urbaniste Guy Legault (confrère du Mont-Saint Louis), et plusieurs ingénieurs dont Richard Vanier, Lucien l’Allier, Gaétan Trudeau, Charles Cabana, Edgar fournier, l’arpenteur Charles Antoine Boileau… Le maire avait confiance en son équipe et était fier des employés de la ville.

Jean Drapeau a été le fondateur du Montréal moderne. Oui, il a dû autoriser la destruction de plusieurs résidences (dont un grand nombre étaient des taudis) pour réorganiser Montréal, mais il a lancé des opérations 20 000 logements qui ont revivifié d’anciens quartiers comme le Plateau-Mont Royal et créé de nouveaux.

Il n’y avait rien de « fou, fou, fou » dans les projets d’urbanisme réalisés par les administrations de ce maire extraordinaire.

Richard Bergeron a déjà fait son éloge, mais qu’il vienne aujourd’hui ajouter son fiel pour l’abaisser me répugne. De plus en plus, il démontre qu’il n’est pas l’homme de la situation.

Claude Dupras

samedi 16 juillet 2011

Les républicains et les démocrates américains à l’O.K. Corral

À Tombstone, en Arizona, à O. K. Corral lors de la conquête de l’Ouest américain, des cow-boys ivres et armés jusqu’aux dents arrivèrent en ville pour venger un des leurs et résistèrent à être désarmés par le Marshall Virgil Earp. Une fusillade éclata et en quelques minutes, ils étaient morts. Cet évènement devint légendaire.

Les USA vivent un nouvel O.K. Corral. Les républicains, ivres de l’appui des teapartyers, se croient invincibles et veulent politiquement tuer le président Barack Obama. La bataille entre les républicains et les démocrates a rapport au rehaussement du niveau d’emprunt légal des USA.

Les républicains s’y opposent et donnent l’impression d’être prêts à créer la crise financière qui en découlera. Ils refusent de faire aujourd’hui, ce qu’ils ont fait sept fois sous la présidence du républicain GWBush.

Les teapartyers ont facilité leur élection majoritaire lors de la dernière élection législative et, par conséquent, leur ont donné le contrôle de la Chambre des représentants. Parmi ces derniers, 85 nouveaux élus sont arrivés au Congrès dans le but de défaire Obama. Ils ont affirmé publiquement qu’ils étaient prêts à tout pour atteindre cet objectif. Les teapartyers les suivent de près et exigent maintenant qu’ils respectent leurs promesses et diminuent radicalement les dépenses gouvernementales. Ces teapartyers sont anti-gouvernement, contre l’accumulation de la dette et contre toute augmentation de taxe. Pour eux, le gouvernement est trop gros, trop présent dans leur vie et les taxe trop. Ils affirment qu’Obama est un piètre président, qu’il dépense sans limite et qu’il leur a imposé le dispendieux Obamacare (le programme de santé qui a permis à 35 millions d’américains d’être enfin protégés pour les soins de santé). Ce qui est surprenant c’est que beaucoup de ces teapartyers seront des bénéficiaires de l’Obamacare.

Si le nouveau niveau d’emprunt proposé par Obama n’est pas voté, les sondages indiquent que les américains blâmeront les républicains pour la crise financière globale qui en résultera. Par exemple, ces derniers ont refusé la proposition du plan de compromis du président visant à couper la dette de 4,5 trillions $. Ce plan équilibré comprenait en partie une réduction appréciable des dépenses, et de l’autre : de nouvelles taxes pour les plus riches, l’abolition d’exemptions fiscales allouées à l’industrie pétrolifère/gazifière et l’élimination de généreux taux d’amortissements pour les propriétaires d’avions à jet privés. Si les républicains persistent et ne votent pas l’augmentation, ils porteront sûrement l’odieux d’avoir poussé le pays dans un désastre pour ne protéger que les plus riches.

Le débat semble insoluble à cause de son aspect politique. Un expert budgétaire américain affirme : « C’est le plus extrême et multidimensionnel défi politique depuis 35 ans à Washington ». En somme, l’antagonisme partisan grossit si vite que le momentum ne pourra être arrêté à temps pour voter le plan d’Obama. Les républicains, en particulier, en élevant les attentes de leurs partisans font en sorte que tout compromis de leur part sera qualifié par eux de traîtrise. En effet, ils ont promis de couper dans la sécurité sociale, le programme de soins de santé et celui de l’assistance médicale aux plus pauvres. En plus, ils veulent arrêter le programme de relance économique voté au début du mandat d’Obama et récupérer les argents non dépensés, mettre un frein aux projets touchant l’environnement et aux projets spéciaux des élus.

L’erreur de stratégie des élus républicains en surprend plusieurs. Ils ont fait de la question de leur refus à toute augmentation de taxes une condition sine qua non à leur accord pour l’augmentation du plafond de la dette. Du pur chantage car presque tout le monde reconnaît que cette dernière est essentielle pour éviter un désastre économique. Malgré qu’ils aient pris des engagements électoraux qu’ils ne pourront de toute évidence respecter, ils continuent à affirmer que jamais ils n’accepteront des augmentations de taxes. On voit bien qu’ils craignent les teapartyers.

Le sénateur Mitch McConnell, le leader républicain au sénat, vient de proposer que l’augmentation du plafond de la dette soit approuvé sans le vote des républicains et sans condition de leur part comme les diminutions de dépenses. Il dit ne pas vouloir aider Obama à se faire réélire et veut lui laisser tout le blâme de la mauvaise économie. Il rappelle la période de Clinton où les républicains, qui avaient à ce moment-là le vent dans les voiles, avaient organisé une manœuvre similaire à celle d’aujourd’hui en refusant de voter pour le budget. Le gouvernement avait dû alors fermer ses portes, faute d’argent pour payer les fonctionnaires. Les américains choqués avaient alors blâmé les républicains qui s’écroulèrent dans l’opinion publique. Leur erreur de jugement politique assura la réélection de Clinton. McConnell craint que les républicains d’aujourd’hui subissent le même sort s’ils répètent la même erreur.

Déjà, McConnell est accusé par les teapartyers de ne pas profiter de l’occasion pour diminuer les dépenses et les autres élus républicains ont peur puisque les teapartyers les menacent de s’opposer à leur nomination comme candidats républicains pour la prochaine élection. Quant à Bill Clinton, il recommande aux démocrates de tenir ferme et de ne pas se plier aux exigences des républicains.

Devant la résistance des républicains, le président Obama s’est exclamé : « ils sont des extrémistes qui tiennent un canon de révolver contre la tempe du peuple américain afin de pouvoir maintenir les exemptions de taxes à des propriétaires de jets privés ».

En somme, la bataille est politique et se résume à qui sera blâmé par les électeurs. C’est la prochaine élection présidentielle qui se joue.

Claude Dupras

mercredi 13 juillet 2011

Les lendemains du printemps arabe : islamiques ou démocratiques ?

Mon ami et correspondant depuis toujours Mansour, berbère algérien, m’exprime dans un récent courrier sa pensée sur l’évolution du printemps arabe. Je crois que ses propos peuvent intéresser mes lecteurs et j’ai décidé d’en faire un billet de mon blog.

Mansour sera très intéressé par vos commentaires que je vous invite à m’envoyer ou à ajouter sur mon blog.

Claude Dupras

Cher ami,

Le comportement des USA et de ses alliés européens à travers tout le monde arabe me dégoûte. La goutte qui a vraiment fait débordé le vase pour moi a été le comportement de la Cour internationale de justice, qui soi-disant est là pour défendre les droits internationaux de toutes les sociétés du monde et qui se comporte tout simplement comme un instrument de la politique internationale des USA, depuis pratiquement les attentats du 9 septembre de 2001 à New York.

Revoyons rapidement les récentes interventions de cette Cour suprême. Elle n'a pas hésité d’émettre des mandats d’arrêts du président du Soudan, de Kadhafi et d’un nombre de membres du Hezbollah du Liban, inculpés de l'assassinat du dernier premier ministre libanais. Et maintenant, le président de la Syrie est dans la mire.

Où était cette Cour internationale de justice lors des atrocités commises par des gens comme Moubarak ou El Abidine ou mieux encore du président du Yémen qui opprime son people plus de 30 ans ? Où est-elle face à l'oppression des chiites par les régimes sunnis, à travers les émirats arabes qui sont soumis à la domination de l'Arabie saoudite et de ses alliés américains et européens.

Cette cour, qui devient kangourou, se donne le droit moral universel de poursuivre des gens comme Milosevic ou autres slaves mais oublie les atrocités commises par toutes les républiques de la Yougoslavie du passé. Mieux encore, comment peut-elle être la défenseure des droits internationaux et mettre de côté toutes les atrocités commises par les alliés des USA. Bientôt, nous allons la voir s'intéresser aux leaders politiques de l'Iran et peut être même de la nouvelle Turquie qui ont créé des démocraties tirées des valeurs occidentales mais qui refusent d'abandonner leurs valeurs culturelles musulmanes.

Un célèbre écrivain algérien, Malek Benabi, a publié dans le passé un ouvrage qui m'a considérablement marqué. Il y explique la colonisation par le monde occidental des pays arabes, en particulier, et dans le reste de la planète lors des 19e et 20e siècles. Il décrit bien les conditions sociopolitiques qui prévalaient à travers le monde arabe et surtout en Algérie, avant les interventions coloniales européennes. Ce qui me choque aujourd’hui même, c'est que je trouve que les mêmes conditions sociopolitiques, qui ont mené à la colonisation de ce monde arabe, sont encore "live and kicking" à travers ce même monde.

Les pseudos politologues français, anglais et surtout américains veulent nous faire croire que les événements en Tunisie et surtout en Egypte sont une dénonciation publique des mouvements islamiques à travers les mondes arabe et musulman de la terre. Mais on oublie de nous dire que ces mouvements, aussi spontanés qu'ils soient n'ont aucune vision de ce qu'ils veulent à long terme pour leurs sociétés qu'ils disent vouloir réformer. Cette révolte spontanée des jeunes arabes, en particulier, me rappelle tout de même le fameux ouvrage de Gillas « la révolte des gueux ». Et, l'histoire nous enseigne, tous les jours, que ces révoltes n'aboutissent à rien, en fin de compte. La révolte d’Alger du 5 octobre 1998 à Alger nous l’a bien démontré.

Je n'oublierai jamais une fameuse réponse du général de Gaule à une question posée par un journaliste français concernant la nation algérienne durant la guerre de libération. Sa réponse a été extraordinaire et très profonde pour toutes les générations du passé aussi bien que du futur. Il avait tout simplement répondu en posant une série de questions au journaliste. Il lui avait demandé s’il y avait des Diderot, Victor Hugo, Descartes, Lamartine ou tous les membres de l'histoire culturelle de la France façonnant la société algérienne d’alors. Il avait terminé sa réponse en affirmant que tous les dirigeants du mouvement nationaliste algérien de l'époque n'étaient que des grenouillards et que les algériens ne finiront jamais à toujours grenouiller dans l'avenir.

Je ne suis pas tout fait d'accord avec cette conclusion du général de Gaule. C’est vrai en rapport avec les dirigeants historiques algériens, mais faux en rapport avec le président Boumediene. Ce dernier était franchement sincère dans ses efforts de construire une nouvelle société moderne en Algérie. Malheureusement il n'avait pas les alliés nécessaires pour aboutir à ses objectifs.

Il ne fait pas de doute que nous avons des intellectuels arabes courageux qui décrivent bien la situation de leurs sociétés et qui dénoncent aussi les régimes qui les gèrent. Mais je suis désolé de reconnaître que le monde arabe est toujours aussi disloqué qu'à travers toute son histoire. Il ne croit pas en son avenir et apparemment se contente de son état présent, autant matériel que politique.

La crise actuelle du monde arabe me rappelle l'Algérie des années 1988-1991, alors qu’elle a vécu un soi-disant printemps arabe. Ceux qui appuient les révoltes actuelles sont les mêmes qui avaient applaudi la déstabilisation politique de l'Algérie, durant cette période, qui a coûté plus de 150,000 victimes à mon pays et qui continue, à ce jour, de payer lourdement pour ce soulèvement.

Cette révolte d’Alger qui éclata le 5 octobre 1988, avait en fait été organisée sournoisement par le ministre de l'intérieur lui même, pour répondre à des agitations importantes au sein même du parti au pouvoir, le FLN. Le syndicat national, l'UGTA, avait lancé toute une série de grèves pour faire comprendre au président Chadli que son pouvoir s'éloignait de plus en plus des droits des travailleurs en général et des populations les plus démunies.

Ce qui a vraiment poussé le peuple algérien à se révolter contre la "mal-vie" fut la grève illimitée des ouvriers de la Sonatrach. Après plus d'une semaine, les motoristes algériens étaient incapables de trouver une goutte d'essence pour leurs voitures. Et pour briser ce syndicat qui remettait en question la légitimité du pouvoir de Chadli, le ministre de l'intérieur encouragea la révolte populaire à travers Alger, en particulier. Il lâcha même tous les milliers d'écoliers du primaire et du secondaire dans la rue pour susciter une révolte générale.

Le soir du 5 octobre, un grand nombre de bus municipaux avaient été mis à feu et certains ministères saccagés. Le régime de Chadli profita de ces événements pour remettre en cause la légitimité du FLN. au pouvoir depuis le jour de l'indépendance politique du pays. Le système de représentation politique fut modifié pour détruire le monopole de ce dernier et pour, surtout, permettre la légalisation des tendances islamistes. Le régime encouragea la création de partis artificiels mineurs, pour soi-disant démocratiser la vie politique en Algérie.

En 1991 le front islamique du salut (FIS) remporta les élections législatives nationales. Mais les généraux, le pouvoir réel en Algérie, ne pouvaient pas accepter l'arrivée au pouvoir des islamistes fondamentalistes qui promettaient de retourner à l'orthodoxie musulmane et même de pendre tous les algériens qui avaient contribué au renforcement du pouvoir passé. C'est ainsi que ces généraux, avec une fois de plus l'approbation sournoise des pays occidentaux, se sont débarrassés de Chadli et ont installé une nouvelle dictature militaire, qui à ce jour est toujours au pouvoir.

J’estime que nous allons voir le printemps arabe d’aujourd’hui se métamorphoser en une série de nouveaux régimes encore plus dictatoriaux que par le passé et le renforcement des mouvements fondamentalistes musulmans à travers le monde arabe. C’est triste.

Mon pessimisme pour l'avenir de tout le monde arabe vient du fait que je ne vois rien de bon pour lui à l’horizon. ll est certain que la Turquie finira par donner la solution finale à tous les problèmes du monde arabe, mais tant que les régimes féodaux de toute la péninsule arabique continueront à accepter le support inconditionnel du monde occidental, la renaissance du monde arabe ne sera pas au rendez-vous.

Mansour.

dimanche 10 juillet 2011

Le « président des riches » et l’affaire DSK

Depuis l’arrestation de Dominique Strauss-Kahn (DSK) à l’aéroport de NY suite à l’incident de la chambre 2806 du Sofitel, le Parti Socialiste français a de la difficulté à se sortir de l’impasse dans laquelle son candidat préféré l’a foutu. Les candidats à la primaire, pour le choix de son candidat présidentiel, sont mal à l’aise et réagissent en tonitruant exagérément sur l’affaire.

Les stratèges du PS cherchent à réorienter le blâme en direction du président Nicolas Sarkozy pour laisser croire qu’il aurait tramé un « attentat politique » contre DSK grâce à ses amis riches. La prétention est que l’Élysée aurait influencé la police new-yorkaise dans la nuit du 14-15 mai en collaboration avec le groupe Accor, propriétaire de l’hôtel Sofitel, dont les dirigeants sont amis avec Sarkozy.

Ce serait un dénommé René-Georges Query, chef de la sécurité pour Accor, qui aurait avisé vers 13h45 (heure de NY, 21h45 à Paris) Ange Mancini, coordonnateur national du renseignement. Donc trois heures après l’arrestation de DSK, Mancini aurait, à son tour, prévenu le cabinet de Sarkozy, soit quelques heures avant la réaction des grands médias américains.

Le ministre français de l’Intérieur Claude Guéant, qui apprit la nouvelle DSK trois heures plus tard, qualifie les réactions des proches de DSK d’ « accusations odieuses » puisque le président n’a pas été réveillé pour l’annonce de cette nouvelle.

Ces nouvelles insinuations s’inscrivent dans l’ensemble des accusations farfelues lancées contre Sarkozy depuis son accession à la présidence. La « démonisation » du président continue. Ses adversaires politiques disent n’importe quoi, n’importe où sur n’importe quel sujet. Du moment que c’est négatif, c’est bon.

Pour eux, depuis que Sarkozy est aux affaires, la France cale. Rien ne va plus… Il n’a rien fait. Ils oublient les conséquences de la grave crise économique de 2008. Qu’importe, c’est la faute à Sarko…

Et ses réalisations ? On refuse d’en parler. C’est comme si elles n’existaient pas. Pourtant, elles sont impressionnantes.

On le dit le « président des riches » et c’est devenu une légende. Pourquoi ? Pour deux évènements dérisoires : la fête de sa victoire électorale au chic restaurant Fouquet’s et sa période de repos, pour quelques jours, sur un grand yacht d’un homme riche, suite à l’exténuante campagne. Ces deux activités sans importance ont été sempiternellement rappelées aux Françaises et Français qu’elles sont devenues à la longue une faute politique grave.

Il y a aussi le « Bouclier fiscal » qui a alimenté la légende. Pour rendre la France fiscalement concurrentielle avec les autres pays européens, Sarkozy a proposé cette loi afin de réduire les impôts des plus hauts revenus à un maximum de 50%. La loi, au lieu de réduire le taux de taxe, permettait la remise des impôts payés au-dessus de ce pourcentage. Malheureusement, en période de crise, rembourser des millions d’euros à des riches passe mal la rampe. Ce fut une erreur de stratégie politique même si la mesure était bonne pour l’économie de la France. Devant l’incompréhension générale de cette mesure et les réactions vives qu’elle suscitait, le président a décidé de l’enterrer définitivement et les députés viennent tout juste de ratifier cette décision.

Le gouvernement français, depuis la venue de Sarkozy a lutté contre les paradis fiscaux, l’encadrement des bonus, l’exonération des impôts et des charges sur les heures supplémentaires, le financement par les revenus financiers du nouveau Revenu de Solidarité Active, la réforme des retraites avec la reconnaissance de la pénibilité plus la sur-taxation des hauts revenus, la protection du pouvoir d’achat des plus modestes…

En plus, il a favorisé l’augmentation de 25% du minimum vieillesse et l’allocation aux adultes handicapés; l’instauration de la retraite minimum, pour les agriculteurs; l’exonération des deux-tiers des impôts sur le revenu pour les plus modestes et la prime pour les salariés des entreprises qui distribuent un profit.

Sarkozy a refusé d’augmenter la tranche supérieure d’impôt sur le revenu car il ne veut pas pénaliser la réussite, ni décourager les cadres. C’est le simple bon sens pour obtenir la motivation des créateurs et des gérants, l’implantation de nouvelles entreprises, la création d’emplois et assurer le développement constant de l’économie.

Nul ne pourra nier que le président Sarkozy a toujours promu le travail, le mérite et le pouvoir d’achat. C’est la base de son approche politique et elle est empreinte de bon sens et de justice. Malgré la crise, Sarkozy a pris les bonnes décisions et cela s’exprime par le fait que la France « s’en sort mieux que presque tous les autres pays ». Il est clair que le président a toujours voulu protéger les classes moyennes qui sont la base de la démocratie française.

Certes, il y a encore des injustices, mais le président y travaille non seulement avec le gouvernement Français mais aussi avec le G20 où il entend combattre pour « la moralisation du capitalisme financier ».

Comment peut-on honnêtement encore accuser Sarkozy d’être « le président des riches » ?

Claude Dupras

jeudi 7 juillet 2011

La flottille de Gaza a atteint son but !

La flottille de Gaza devient un évènement annuel. Suite à celle de l’an dernier, la riposte armée d’Israël a attiré les regards réprobateurs du monde entier. Face à ce succès médiatique, une nouvelle flottille s’est regroupée en Grèce, cette année, pour un nouveau départ vers la bande de Gaza. Un bateau est déjà en route. D’autres ont été sabotés et les équipages travaillent à réparer les dégâts. C’est le moment où les activistes qui s’inquiètent du sort des Palestiniens de ce territoire-prison, qu’est la bande de Gaza, s’extériorisent et posent des gestes concrets pour faire valoir sur les Unes des journaux du monde le triste sort des Gazaouis qui vivent un cauchemar interminable dans leur pays.

Gaza n’est pas un endroit comme les autres. Elle contient 1,5 millions de personnes dont le tiers vit toujours dans des camps de réfugiés et un autre tiers vit hors-camp et est constitué de réfugiés venant du territoire palestinien occupé par Israël. Cette population est jeune puisque 60% d’entre elle a moins de 18 ans.

Les Gazaouis ont élu en 2007, le mouvement islamiste Hamas pour les diriger, mettant de côté le Fatah, le parti de leur ancien chef Arafat.

Plusieurs actes de terrorisme contre Israël ont été attribués au Hamas. Mais celui-ci justifie ces gestes comme étant une réponse aux attaques de l’armée israélite. Des roquettes home made continuent à être lancées sur le peuple juif. Mais la révolte égyptienne et le printemps arabe ont fait changer beaucoup de choses. La plus importante est l’accord du Hamas à participer à un gouvernement d’union nationale avec le Fatah pour négocier une paix avec Israël. Cette unité ne fait pas l’affaire d’Israël et son PM Netanyahou la dénonce en affirmant ne pas vouloir dialoguer avec des terroristes (qualificatif arbitraire fort discutable). En réalité, c’est un prétexte indéfendable de sa part, si on en juge par le passé.

Pendant ce temps, les Gazaouis souffrent. Leurs familles n’ont pas tout ce qui leur faut pour une vie normale, assurer l’éducation minimale et une bonne santé à leurs enfants. Malgré les marchandises, les médicaments et les denrées que livre Israël, c’est fortement insuffisant. D’ailleurs de nombreux tunnels illicites ont été construits par les jeunes Gazaouis entre l’Égypte et la bande de Gaza pour faire entrer toutes sortes de marchandises afin d’améliorer la qualité de vie de leur milieu.

De plus, jusqu’à il y a à peine quelques semaines, la bande de Gaza était une prison fermée. Heureusement, le nouveau gouvernement d’Égypte a ouvert sa frontière adjacente à la bande de Gaza pour laisser circuler les Gazaouis hors de leur territoire. Mais l’écoulement du trafic n’est qu’au compte-goutte.

À toute fin pratique, la flottille est symbolique car la quantité de médicaments et autres produits qu’elle peut apporter à Gaza est minime par rapport aux besoins. Ses promoteurs-activistes veulent en réalité casser le blocus naval imposé à la bande de Gaza par Israël. Ils veulent mettre en relief, dans l’esprit des citoyens du monde, cette situation irraisonnable qui est imposée à un peuple qui en souffre énormément.

Ce qui me choque le plus, c’est le phénomène nouveau de certains observateurs, journalistes ou politiciens de droite dans le monde, comme le québécois Eric Duhaime, qui critiquent publiquement les organisateurs de la flottille, leur reprochent de provoquer inutilement le gouvernement d’Israël et inventent des théories ayant pour but de déprécier leurs efforts d’aide aux Gazaouis.

Ils affirment que l’opposition d’Israël à cette flottille est bien connue et qu’il réagira vivement pour l’arrêter. C’est vrai. Mais ils ridiculisent les activistes, les traitent de tous les mots et les associent à une série de terroristes qui font la pluie et le beau temps au Moyen-Orient.

Pour les critiques, les promoteurs-organisateurs-activistes ont des ambitions politiques et utilisent la flottille à d’autres fins que l’aide humanitaire. Ils soulignent que ses leaders travaillent en harmonie avec le Hamas qu’ils qualifient d’être l’aile palestinienne des Frères Musulmans. Ils affirment que la coordination militaire des Frères est à Damas, capitale de la Syrie du président Bashar Assad contre qui le peuple syrien se soulève actuellement. Ils rappellent les nouveaux camps de réfugiés créés aux frontières de la Syrie et de la Turquie qui, soulignent-ils, est aussi sympathique aux Palestiniens. Ils demandent aux activistes qu’elle est leur position face à Assad.

Puis, ils soulignent que l’Hezbollah, autre parti islamiste qui a sa propre armée au Liban, est actif en Syrie, que quatre associés séniors du Hezbollah ont été identifiés récemment par l’ONU comme étant responsables de l’assassinat de l’ancien PM libanais Rafik Hariri et qu’ Hezbollah ne collabore pas avec l’ONU et appuie inconditionnellement le régime Assad qui en plus reçoit une aide précieuse de l’Iran.

Donc, pour ces critiques de droite, les activistes, dont un membre de Québec Solidaire, aident le leadership du Hamas qui est compromis avec l’axe Téhéran-Damas. Alors que la demande de démocratie éclate dans les pays arabes, ils accusent Hamas de promouvoir un gouvernement théocratique et de vouloir ainsi maintenir l’atmosphère de prison dans la bande de Gaza.

Ils soulignent que seul le Hamas s’est offusqué de l’assassinat d’Osama Ben Laden. Et ils se posent la question, pourquoi les activistes ne commentent pas ce fait.

Ils reprochent au Hamas d’avoir adopté un programme politique tenant compte du Protocole des Sages de Sion. Ce document raciste et antisémite est un faux reconnu. Il explique la conquête du monde par les juifs et les francs-maçons. Écrit par un russe, le tsar le rejeta comme étant une fabrication mais Hitler y fit référence sans son livre Mein Kampf pour faire croire au complot juif, et en fit un des instruments de propagande du Troisième Reich. Pourquoi, demandent les critiques, les activistes qui défendent les droits de la personne ne commentent pas sur cette position du Hamas ?

Ce que je reproche à ces critiques, c’est d’affirmer que le vrai bénéficiaire des manifestations de la flottille sera le Hamas et chercher à nous convaincre de s’y opposer en l’identifiant à tous les « méchants » du Moyen-Orient. Même s’il y a du vrai dans tout cela, ça sent quand même la propagande à plein nez.

Les critiques oublient la nouvelle union Fatah-Hamas. Ils oublient le vent démocratique qui emporte les pays arabes un à un. Ils oublient surtout que le blocus naval crée des souffrances inutiles à un grand nombre d’innocents et qu’il doit être levé.

Israël craint, avec raison, que des armes entrent en Palestine si le blocus n’existe pas. Elle peut sûrement, avec l’aide de l’ONU, établir des contrôles efficaces pour éviter cela et permettre aux Palestiniens de recevoir ce dont ils ont besoin pour vivre décemment. Il est raisonnable de penser que la flottille presse les Israéliens à chercher une solution à ce problème humain et cela est positif.

La flottille de Gaza a atteint son objectif. Même si aucune embarcation ne peut se rendre là-bas, les médias en ont fait une grande nouvelle qui a marqué encore une fois l’imagination des peuples du monde. Israël n’en sort pas gagnant car la pression s’accentue sur lui. C’est l’important, si on veut qu’une vraie paix soit trouvée et implantée au Moyen-Orient.

Claude Dupras

samedi 2 juillet 2011

Socialistes français : Oubliez DSK !

Le scénario sans pareil de l’affaire DSK est époustouflant. De grand criminel, il devient en 6 semaines la victime présumée. Les effets sur le monde politico-médiatique français sont indescriptibles. Ses amis et admirateurs qui voient en lui l’homme de la situation, ont déclenché instantanément hier des spéculations pour son retour à l’avant-scène de la politique française. Ils réclament la remise de la date de la mise en nomination de la primaire pour le choix du candidat PS à la prochaine présidentielle française. Ils sont prêts à l’appuyer inconditionnellement pour qu’il devienne le président de la France. Qu’il ait admis avoir eu un rapport sexuel avec la femme de ménage du 2806, ne pèse pas dans la balance ! Que d’autres femmes aient affirmé qu’elles aussi avaient été victimes des avances sexuelles de sa part ne compte pas !

À ceux qui pensent qu’une majorité de Françaises et de Français voteraient pour DSK comme président, je leur dis vous rêvez en couleurs ! Ce n’est pas possible. Je suis Canadien et je ne connais la France que quelque peu, mais ce que j’en sais, incluant l’opinion des centaines de Français qui m’accordent leur amitié, me persuade qu’ils n’éliront pas comme chef de leur nation, un homme qui même s’il est fort intelligent, puissant et marié à une femme exceptionnelle, semble incapable de contrôler ses « désirs sexuels démesurés » et de ne pas succomber à chaque occasion qui se présente à lui.

DSK sera-t-il libéré de tout souci judiciaire ? Dira-t-on que c’est sa puissance et son argent qui l’ont sorti du trou, face à une victime faible ? L’avocat de la victime n’a-t-il pas affirmé haut et fort, sur les rues de NY, que sa cliente a été victime d’un viol violent ? Le procureur du gouvernement de l’État de New York affirme que la victime a menti, mais DSK ne lui a-t-il pas lui-même menti en affirmant au début que rien ne s’était passé entre lui et la femme de chambre pour admettre après à une relation sexuelle consensuelle avec elle ? A-t-il encore le sens moral ? Possède-t-il encore la force morale pour lutter pour les Français ? N’a-t-il pas perdu son honneur ?

Il est clair que les socialistes français doivent oublier DSK pour l’élection de 2012. Qu’il le laisse se débattre avec ses problèmes ! S’il est innocenté et qu’il se démontre capable de bien gérer la France, eh! Bien! qu’il se présente en 2017.

Claude Dupras

vendredi 1 juillet 2011

Sarkozy, bousculé sans cesse

Le président français Nicolas Sarkozy vient d’être agrippé violemment par un individu alors qu’il prenait un bain de foule et serrait les mains lors d’une visite dans le petit village de Brax du département Lot-et-Garonne. L’homme, un employé municipal, de 32 ans, hait de toute évidence le président et n’a pu résister à le bousculer.

Cet évènement s’inscrit dans le même créneau de la « démonisation » des chefs politiques canadiens et québécois que je décrivais récemment dans un billet de mon blog. C’est une maladie anti-démocratique qui semble généralisée au Québec, en France et ailleurs.

Dès le lendemain de son élection, il y quatre ans, Sarkozy a été sali par ses adversaires. Le parti socialiste n’a jamais pu accepter que son candidat Lionel Jospin ne se qualifie pas pour le deuxième tour de l’élection présidentielle et s’en est pris, sans répit, sauvagement et malhonnêtement contre la personne de Nicolas Sarkozy. Ce dernier a été tourné en ridicule, diminué, insulté, attaqué, bafoué, raillé, moqué, abaissé, dégradé, accablé, humilié, terni, diffamé, souillé, entaché, caricaturé, discrédité, accusé, ironisé… je manque de mots pour qualifier les attaques constantes que j’ai lues et entendues contre le président français.

Cependant, les pires bousculades qu’a subies Sarkozy sont venues d’ex-ministres importants choisis par le président pour assurer que son gouvernement en soit un d’union nationale. Ainsi, il a nommé le radical-centriste Jean-Claude Borloo, dans un premier temps, ministre de l’Économie, des Finances et de l'Emploi et, plus tard, ministre de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement et de l'Aménagement durables; et le socialiste Bernard Kouchner au poste de ministre des affaires extérieures, auquel ce dernier rêvait depuis toujours. Ces individus ont obtenu la confiance de Sarkozy et l’honneur de servir la France aux plus hauts postes. D’autres ministres, issus d’autres tendances politiques, agissent de même.

Sarkozy, comme tout chef de nation, a dû, à certains moments, modifier le cabinet des ministres pour faire face à l’évolution de la conjoncture économique et politique du pays. Je comprends que les Borloo et Kouchner aient été surpris d’avoir perdu leur titre et ses avantages, mais je suis scandalisé par leur retournement brusque contre le chef d’État qui leur a fait confiance et qu’ils vitupèrent maintenant contre sa personne et ses politiques. Certains, comme Borloo, Boutin, Morin, sans compter deVillepin, ont même quitté son parti politique et s’apprêtent à annoncer leur candidature contre Sarkozy à la prochaine élection présidentielle. Ils divisent ainsi irrémédiablement la droite et offrent, sur un plateau d’argent, la présidence au parti socialiste qui, de toute évidence, sortira uni derrière son candidat choisi lors de sa primaire.

Dans ma jeunesse, j’ai appris ce dicton « Donne à manger à ton cochon, et il viendra chier sur ton perron », les mots et gestes de ces ex-ministres sarkoziens me l’ont rappelé.

Ce petit jeu de chaises musicales peut devenir tragique au premier tour de l’élection de 2012. La dilution des votes de droite entre plusieurs candidats aura comme conséquence que le président Sarkozy se retrouve en troisième place et ne puisse accéder au deuxième tour. Ce seront alors le candidat socialiste et Marine Lepen qui seront face à face pour la présidence française. Une telle tournure des évènements rendra certaine l’élection du candidat socialiste qui deviendra président(e) de la France. Ce résultat possible n’est sûrement pas à l’avantage des Françaises et des Français, surtout si Martine Aubry, la dame des 35 heures, devient la candidate choisie lors de la primaire du PS.

Personnellement, j’ai toujours admiré la fougue et les politiques du président Sarkozy. Je crois que son bilan est très impressionnant. J’ai dit que j’aimerais bien l’avoir comme PM du Canada. Nonobstant cela, plusieurs Français de gauche, depuis le lendemain de son élection, n’ont jamais voulu accepter le fait qu’il ait été démocratiquement élu. Ils ont toujours refusé de donner la chance au coureur et n’ont cessé de le « démoniser ».

Depuis, ce sentiment-négatif-et-haineux-antisarkozien s’est répandu en France et la récente agression physique contre la personne du président en est une démonstration claire. Il en fut de même, en 2008, lorsque Sarkozy, au Salon de l’Agriculture, fut pris à partie et attaqué oralement et de façon insultante. Sa réaction spontanée fut « Casse-toi, pauv’con ! ». Encore-là, les socialistes n’ont cessé de vilipender Sarkozy, d’amplifier démesurément l’incident et de lui reprocher exagérément son comportement.

Quant au mouvement antisarkozy chez les élus de droite, il s’abreuve à la même source tout en étant aveuglé par l’ambition personnelle des leaders de la frange des partis politiques de droite de la France. Ils oublient qu’unie, la droite gagnera !

La vraie démocratie requiert que l’on respecte le président élu. Le bon sens pour les membres d’une même famille politique s’exprime par la loyauté et l’unité. Les querelles mesquines et les ambitions personnelles ne doivent pas ébranler la confiance des citoyens dans le chef de leur nation. Qu’il se nomme Sarkozy ou pas ! Que l’on critique ses politiques, c’est bien ! Mais que l’on ridiculise et salisse l’individu pour le dénigrer en vue de lui arracher le pouvoir est grossier et une insulte à ceux qui l’ont choisi démocratiquement. Seul compte, l’avenir du pays.

Claude Dupras