mercredi 30 décembre 2009

La décade maudite

J’aurais pu intituler ce texte « la décade Ben Laden », mais je crois que tous les évènements qui se sont passés depuis le premier jour de l’an 2000, que nous attendions tous impatiemment pour célébrer l’avancement des nos sociétés après deux millénaires, vont plus loin que les actions des islamistes fondamentaux puisqu’en ce jour qui termine cette décade, nous constatons les dégâts non seulement générés par les terroristes mais aussi par ceux qui nous ont affligés de leur ineptie économique, de leur incompétence politicienne, de leur corruption et par ceux qui s’acharnent de façon grossière à dégrader tout ce qui est de bon goût. Nous méritons tous mieux.

Certes Ben Laden nous a fait un tort immense. J’ai toujours été un grand amateur des films de James Bond et le déroulement de leurs scénarios était pour moi invraisemblable puisqu’il mettait toujours en vedette un individu, présenté comme un « gros méchant », capable de terroriser et de mettre en danger la planète. À ce moment-là, je croyais que seul un pays avec ses ressources et sa population pouvait avoir un tel pouvoir. Mais Ben Laden existe avec ses théories, ses arguments, sa vicieuse stratégie, et ses adeptes ne cessent, depuis l’impensable tragédie du World Trade Center, de terroriser les populations de plusieurs coins du monde. Nous aurions besoin, aujourd’hui, d’un James Bond pour le trouver et lui régler son compte tout en démantelant son réseau et ses appuis. Mais malheureusement, Bond n’est que de la fiction alors que Ben Laden est bien réel. Il a changé nos vies et continue de le faire. Deux guerres ont été provoquées par ses actions en Irak et en Afghanistan. Plusieurs autres pays dont le Pakistan, la Somalie, le Yémen sont menacés de voir leur pays devenir le théâtre d’autres conflits guerriers. Des centaines de milliers d’individus ont été tués et blessés. L’Occident le craint et fait tout pour le contrecarrer et cela à coups de milliards de $. Les frontières sont difficiles à passer, les vols d’avions coûtent beaucoup plus cher, les pays sont en déficit, la peur règne. Cela dure depuis 9 ans et ce n’est pas fini…

Copenhague nous a démontré jusqu’à quel point la bêtise politique peut nous mener. Malgré le travail de milliers de scientifiques dans le monde, surtout durant les dix dernières années, qui par leurs recherches, leurs statistiques, leurs analyses et leurs conclusions ont démontré clairement le danger qui confronte notre planète, nous avons été témoins du fiasco de Copenhague. Les dirigeants politiques du monde ont été incapables de s’entendre pour prendre les actions appropriées pour sauver la terre. Nonobstant le zèle et travail intenses des environnementalistes, depuis si longtemps, une autre opinion a primé. C’est celle de la droite-conservatrice qui affirme que la preuve du réchauffement climatique de main d’homme n’a pas été faite, que les gouvernements n’ont pas à engager des sommes mirobolantes pour le combattre car c’est un phénomène naturel qui va et revient dans l’histoire de la terre. Elle qualifie « d’éco-arnaque » les charges financières additionnelles imposées au public comme la taxe carbone, les frais générés par les lois anti-GES et les trilions de $ exigés par les pays pauvres pour les aider dans leur développement vert. Elle traite Kyoto de fraude et souligne que l’Ouest a déjà englouti un trillion $ d’aide dans un traité qui a été adopté solennellement puis ignoré.

L’un des chefs de file non avoués de cette droite conservatrice est le PM du Canada, Stephen Harper. Il a participé avec répugnance à la conférence de Copenhague. Il n’a fait aucun discours, à joué à cache-cache avec la presse, n’a rencontré que quelques chefs d’état et est revenu au Canada en dénonçant les premiers ministres des provinces de l’Ontario et du Québec qui ont exprimé à Copenhague des opinions opposées à celle de son gouvernement. Il a même trouvé moyen d’attaquer publiquement, via son attaché de presse, l’un des environnementalistes les plus sérieux et les plus connus du Québec. À son retour, le PM Harper a été porté aux nues par les conservateurs pour avoir façonné une politique environnementale (pour protéger les sables bitumineux) qui est, selon eux, à la fine pointe de ce qui a été fait en politique étrangère au Canada. Ce qui veut dire que l’exploitation des sables bitumineux peut voguer allègrement et multiplier par quatre sa production durant la prochaine décade. Et, ce n’est que le début car il y a de la place pour beaucoup plus puisque le territoire des sables bitumineux est grand comme celui de l’Angleterre.

Le Canada a connu durant la décade une longue période de surplus budgétaire qui s’est transformé en 2009 en un déficit de 56 milliards $. De son côté, l’économie américaine a été chambardée et l’avenir est incertain malgré le ressaut actuel. Une chose est claire, le gouvernement américain ne peut continuer à s’endetter au rythme actuel. Un jour et bientôt, les Américains devront réagir. Le risque de la dévaluation du $ US est réel. Certains observateurs prédisent qu’elle atteindra 15%. Les taux d’intérêts vont grimper rapidement, encore-là les échos répètent 6%. Les coupures de dépenses dans le budget américain devront être radicales (estimées à 500 billions $ annuellement) et cela pour plusieurs années consécutives. La croissance de l’emploi et de l’économie sera lente durant cette longue période transitoire mais celle-ci débouchera sur une nouvelle ère qui affectera positivement le Canada et l’Occident.

En somme, la dernière décade est une période qu’il vaut mieux oublier tout en espérant que la prochaine sera mieux adaptée aux besoins des populations, de l’environnement et de la paix.

Je souhaite à tous une bonne, heureuse et prospère année 2010.

Claude Dupras

mercredi 23 décembre 2009

Un beau jour de Noël

À chaque Noël, je revois les souvenirs qui me reviennent du temps de Noël de mon jeune âge. Quelles bonnes sensations !

Voici le récit d’une de ces fêtes de Noël, vers 1943, qui ressemble, j’en ai la conviction, à celle que vivaient la plupart des familles canadiennes-françaises :

« Cette année-là, mon frère et moi attendions fiévreusement les vacances de Noël. Nous étions heureux de quitter le pensionnat pour onze jours. Chemin faisant mon père arrêta au marché Atwater pour acheter notre « arbre de Noël », ce qui nous plongea aussitôt dans l’ambiance des fêtes. Nous choisîmes un grand sapin, « bien fourni ». Arrivés à la maison on le déposa dans le portique pour le « faire dégeler ». Ma mère qui nous attentait, nous embrassa et nous fit vite passer à la cuisine où la table était mise pour un bon souper familial. En apercevant le sapin, elle s’exclama « il est bien trop gros ». C’est alors que nous prîmes soudainement conscience de sa dimension. Il nous sembla deux fois plus gros qu’à l’achat. Et ma mère d’ajouter : « C’est la même chose à chaque année ! On dirait Émile que tu fais exprès pour acheter le plus gros ! ». Remplis de joie, nous riions pour un oui ou pour un non.

Pressés de « faire l’arbre de Noël », on avala le souper en vitesse. Une fois dans le salon, nous constatâmes qu’effectivement le sapin avait au moins trois pieds de trop et ses branches envahissaient la fenêtre du salon. Qu’à cela ne tienne ! Mon père, scie en main, coupa « le fouet » et les branches trop longues. Finalement calé sur sa base, droit et fier, le roi des forêts était vraiment magnifique. Il remplissait le salon à lui seul. Ma mère avait récupéré de la cave les boîtes de boules de Noël, les jeux de lumière et les guirlandes. Tous ensembles, nous décorions l’arbre et la maison. Deux heures plus tard, tout était fini et la maison était prête pour le Père Noël. Mon frère et moi avions déjà oublié le collège.

En se couchant ce soir-là, nous rêvions à la messe de minuit du lendemain à ville Émard dans la paroisse de notre oncle Paul qui y chanterait le « Minuit Chrétien ». Nous quittâmes après la première messe pour aller au réveillon chez mémère Lalonde qui y réunissait les familles de ses trois enfants. Elle nous remit alors les cadeaux qu’elle avait choisis pour nous. Nous rentrâmes à la maison après deux heures du matin, morts de fatigue et dormant dans l’auto. Malgré tout, on se leva tôt pour trouver nos cadeaux de Noël au pied de l’arbre. Comme à l’accoutumée, nos parents nous gâtaient. Parmi tous les cadeaux, quelques livres. Mon père et ma mère se réjouissaient de pouvoir nous offrir ces plaisirs. Ils se rappelaient leurs propres matins de Noël où, pour tout cadeau, ils ne recevaient qu’une orange ou un autre fruit. Nous étions ravis. Puis ce fut le départ pour Saint-Jérôme vers 10:00.

On s’habilla chaudement car le système de chauffage de l’auto n’était pas très efficace et, en ce matin ensoleillé, froid, sec et tout blanc, il fallait être bien emmitouflés pour ce long voyage. Dès Chomedey, mon frère et moi dormîmes pour nous réveiller à l’entrée de Saint-Jérôme. Il était passé midi à l’arrivée chez mémère Dupras. La parenté, cousins, cousines, les sœurs de mon père, oncles et d’autres parents nous accueillirent. Nous les embrassions tous, à tour de rôle, on leur souhaitant "Joyeux Noël". Comme d’habitude, la table du repas de Noël était bien garnie : dinde, tourtières, cretons, ragoût de patte et de boulettes, les miches du bon pain de l’oncle Henri et tous les plats et desserts traditionnels de Noël préparés par mémère. Il y avait tellement de monde que mémère devait servir son repas en « deux tablées ». Comme à tous les ans, j’héritai du cou de la dinde et du cœur et mon frère d’une aile. Après une longue promenade de digestion, nous trouvâmes un coin pour se reposer en préparation de la grande fête traditionnelle du soir de Noël.

La maison de mémère était modeste mais grande, surtout la cuisine. Tous les parents de mémère avaient été aussi conviés à la fête. La maison débordait. En entrant, les invités retiraient leurs couvre-chaussures pour les déposer le long du mur du vestibule où plus d’une soixantaine de paires étaient déjà accumulées, pêle-mêle. À la fin de la soirée, c’était avec une grande difficulté qu’ils parvenaient à les retrouver. Et, parmi les derniers à quitter, certains partaient avec une paire qui ne leur appartenait pas. Quant aux gants, foulards, cache-nez, chapeaux ou tuques, ils étaient enveloppés dans les manteaux tous empilés sur le lit de mémère. C’était une immense pyramide de laine et de fourrure.

La grande fête de Noël était toujours mémorable. Après le souper, auquel toutes les familles avaient contribué en apportant un plat particulier, la soirée démarra. Au premier rang, les enfants, les filles et les femmes s’assoyaient autour de la grande cuisine. Tous les autres s’installaient derrière eux, debout, sur un ou deux rangs. Mon oncle, qui était le maître de cérémonie, avait invité un « violoneux » qui avec son bagage de « chansons à répondre » faisait chanter tout le monde. Il jouait son violon en « callant les sets (danses) carrés ». Il était soutenu par deux joueurs de cuillères qui frappaient le dos de deux cuillères l’un contre l’autre sur leurs genoux et un joueur d’« os » qui faisait claquer deux os (des côtes de bœuf) dans sa main droite en les tenant entre ses doigts. En plus, ces accompagnateurs tapaient des pieds et l’ensemble des bruits générés suivaient le rythme établi par le violoneux.

Le maître de cérémonie suggérait, demandait et même insistait au besoin pour que chaque invité vienne faire son petit « numéro de Noël ». C’était le « tour des talents ». Une bonne moitié de l’assistance jouait le jeu de bon coeur. On avait droit ainsi à un compliment de Noël, une récitation, une histoire drôle, une gigue, une danse seule ou en couple, une chanson à répondre, une pièce à l’harmonica, à la « bombarde », ou à tout autre instrument. Les enfants dans leur habillement de Noël avaient ouvert le bal en récitant les compliments ou les poèmes qu’ils avaient appris à l’école ou à la maison spécialement pour Noël et le Jour de l’An. Tous les participants étaient applaudis chaleureusement. Il y avait beaucoup d’amour dans l’air.

Comme à tous les ans, c’était mon père qui remportait la palme pour le meilleur show, avec ses saynètes sur « le renard et les poulets » et « le lutteur Robert». Il était bon conteur et savait mimer les personnages. Tous riaient aux éclats de le voir marcher sur la pointe des pieds, la tête en arrière, les bras arqués, les mains branlantes et l’air narquois, en imitant le renard qui cherche à attirer les poulets, tout en déclamant dans un français châtié les mots censés être, à l’en croire, ceux d’une fable de La Fontaine. La cuisine était en délire. Et cela reprenait de plus belle lorsqu’il enchaînait avec la description d’un match de lutte entre Yvon Robert, le grand lutteur Canadien français, et Garibaldi. Il personnifiait Garibaldi. On se tordait de rire à l’entendre imiter l’accent italien et à le voir se tortiller et paraître souffrir comme s’il livrait un vrai combat !

Tandis que chacun s’exécutait, certains hommes remplissaient leur verre de St-Georges (vin rouge au goût douteux, très populaire à cette époque où les Canadiens français ne connaissaient pas le vin), mais la plupart buvaient surtout de la bière ou un petit blanc (alcool du genre gros gin). Le « tour » était quelque fois interrompu par un des buveurs qui entonnait « prendre un petit coup c’est agréable, prendre un petit coup c’est doux… » sous le regard réprobateur de mémère.

ll y avait aussi les pauses pour les « danses carrées », les valses ou les polkas. Lorsque tout le monde était exténué ou en nage, on reprenait le « tour ». La soirée était un flot ininterrompu de joies, de cris, de rires et d’applaudissements et se terminait tard dans la nuit. Sur la fin, certains fêtards devenaient bruyants et même gênants. Mon père était l’un de ceux qui les reconduisaient à l’extérieur, parfois vigoureusement, pour qu’ils aillent s’y refroidir les ardeurs.

À la fin toute la famille était fatiguée, mais ravie. Le lendemain matin, au lever, nous retrouvons mémère dans la cuisine. La table était déjà mise. Ma mère et mes tantes l’aidaient malgré son refus. Elle était là, à nous offrir jambon, crêpes, sirop d’érable, œufs, « toasts », fèves au lard, pâtés, cretons… Un vrai régal, une fois de plus. Nous prenions plaisir à nous remémorer les temps forts de la veille. Puis, il y avait la promenade en traîneau, Mon père se rendait à l’écurie atteler la jument à une « sleigh » prêtée par le cousin Henri qui était boulanger. Les cousins, les cousines, mon frère et moi prenions place face à face sur les deux sièges. Ma mère et mon père occupaient le banc du cocher. Et nous partions pour une belle randonnée dans les rues de Saint-Jérôme.

Hélas, il fallait rentrer à Verdun. Mon père rangeait, dans le coffre de l’auto, les bagages et les cadeaux. Puis les tartes, les gâteaux et les tourtières que mémère avait cuisinés et nous avait remis avec insistance. Mon frère et moi, désappointés de devoir quitter Saint-Jérôme, nous réconfortions à l’idée que nous devions revenir passer trois autres belles journées chez mémère pour le Jour de l’an. »


Comment oublier de tels moments ?

Joyeux Noël à tous et je vous souhaite beaucoup de plaisir avec votre famille !

Claude Dupras

samedi 19 décembre 2009

Un écho de l’ouest

Bob Harvie est avocat et président de l’Association du parti conservateur du comté de Lethbridge en Alberta. Il écrit un blog quotidien qui fait partie de la liste de blogues que je lis régulièrement et que je recommande à mes lecteurs pour mieux connaître le pouls des Canadiens de l’Ouest du pays.

Récemment en rapport avec ce qui s’est déroulé à Copenhague, il a rédigé plusieurs blogues sur le sujet de cette conférence des Nations Unies et le rôle du Canada. J’ai pensé reproduire ici son blog du 16 décembre.

Écrit en Anglais, j’en ai fait la traduction française le plus près possible de la façon d’écrire de Bob Harvie et j’ai conservé sa présentation.

Claude Dupras

Fierté grandissante avec la position du Canada à Copenhague

Souveraineté.

Cela veut dire quelque chose.

Cela veut dire que nous avons tous les droits de contrôler ce qui arrive à nos frontières. Pas l’ONU, pas un « petit » dictateur comme Hugo Chavez du Venézuela. Le Canada contrôle le Canada.

Et notre gouvernement a l’obligation de protéger notre souveraineté et de protéger TOUS nos citoyens, incluant, n’en déplaise à David Suzuki, ceux qui sont engagés dans l’industrie minière, l’industrie forestière et l’industrie pétrolifère.

Et ce que ne discutent jamais ceux qui se qualifient de “verts” est le coût, le coût réel de faire de vrais efforts pour changer l’environnement. Ils font du bruit pour clamer que « l’industrie verte » est la nouvelle économie. Vraiment ?

Quelles sont les possibilités, avec les frais de transport qui doivent grimper radicalement pour tout ce qui consomme du carbone, incluant les trains, les avions et les automobiles, d’assurer des emplois manufacturiers profitables à Edmonton, Calgary, Saskatoon ou Winnipeg.

Zéro.

L’”économie verte” sera un “boom” pour les territoires qui ont déjà accès aux grands marchés.

On s’entend pour dire Toronto et le sud de l’Ontario.

Il y a des choses qui ne changent jamais.

Notre gouvernement actuel, heureusement, est un peu plus sophistiqué que David Suzuki et Al Gore. Et, Dieu merci, Barack Obama l’est aussi. Ils comprennent qu’en érodant leur propre souveraineté, en s’engageant dans des traités internationaux, qui, en réalité ne sont que des trucs à sens unique par lesquels un petit nombre de pays vont hypothéquer leur futur au profit de pays qui n’ont pas, de toute évidence, l’habilité de diriger correctement leur propre peuple et qui refusent (la Chine et l’Inde) de s’engager dans des objectifs obligatoires ou dans des procédés de vérification de ces objectifs.

Et les verts et les Libéraux (pour l’instant, parce qu’ils n’agissent pas de façon responsable, il faut se rappeler qu’ils n’ont rien fait à propos de Kyoto) malgré tout ne cessent de critiquer parce que le Canada ne gagne pas de concours de popularité à Copenhague,

La responsabilité de prendre soin de tout le pays est trop importante pour la passer à des fakirs comme Al Gore et ses clones. Les enjeux sont trop élevés… il y a trop de monde sans emploi et notre économie est trop fragile pour prendre des engagements à sens unique.

Pensez-vous vraiment que nous devrions envoyer des milliards de dollars de notre pays à l’Inde afin qu’il puisse construire une usine thermique au charbon qui deviendra une des plus polluantes de carbone au monde ? Cela fait partie actuellement des transferts prévus par Kyoto car l’Inde continue la construction de telles usines avec de l’ARGENT DE KYOTO.

La 16ième plus grande source émettrice de carbone au monde sera construite en Inde avec de l’argent de Kyoto. Cette partie du protocole de Kyoto est maintenant identifiée, par certains, comme « la tricherie du carbone vert ».

Je n’ai pas de problème à ce que notre gouvernement recherche des solutions médianes pour réduire la pollution mais l’idée de céder notre souveraineté et notre bien-être économique aux penseurs de l’ONU est simplement ridicule.

Donc pour avoir “embarrasser” le Canada devant les "biens-intentionnés aux petits esprits" à Copenhague, je dis, bien fait Stephen Harper, et bien fait, Jim Prentice.

Il est bon de savoir que quelqu’un se tient debout pour le Canada.

Bob Harvie

jeudi 17 décembre 2009

Le salut de la terre ou l’égoïsme

« Pas dans ma cour ! ». Combien de fois avons-nous été témoins de manifestations publiques motivées par ce raisonnement ? On veut bien les changements, mais ailleurs que chez soi. Je croyais que c’était un sentiment individuel, mais voilà qu’il se dégage sur le plan international dans les conversations et les prises de positions exprimées à Copenhague.

La terre se réchauffe, les glaces fondent, le niveau de la mer s’élève avec toutes les graves conséquences qui en découlent et qui s’annoncent catastrophiques pour l’avenir. Les scientifiques ne cessent de nous informer et de nous mettre en garde. Les environnementalistes expliquent, crient, bousculent. Chacun des 9 milliards d’individus de la planète sera touché. Tous les pays seront affectés. Mais l’incompréhension, l’hésitation et même la négation règnent.

Plusieurs pays, dont le Canada avec ses dirigeants actuels, ne veulent pas y croire et cherchent par tous les moyens à saboter le débat. L’accord de Kyoto a été dénoncé, qualifié de non-réaliste et non respecté. Les scientifiques sont traités de menteurs, de tricheurs et de faussaires. Certains politiciens, motivés par des intérêts personnels, dénient la possibilité du réchauffement climatique de la planète et répandent des rumeurs, des faussetés et lancent même des insultes à ceux qui préconisent des actions importantes immédiates. D’autres parlent d’autonomie politique nationale pour éviter de se plier à des exigences internationales car, disent-ils, ils ont des priorités économiques différentes. Les lobbyistes des pétrolières et leurs alliés s’affairent avec des millions de $ à influencer tout ce qui est influençable.

Un nombre record de chefs d’États sont à Copenhague mais les choses ne vont pas trop bien. Une synergie nouvelle doit se développer pour qu’ils tracent ensemble le plan qui s’impose pour faire face au réchauffement climatique mondial. C’est une responsabilité très importante qui leur incombe ainsi qu’à leur gouvernement et ils ne peuvent la rejeter.

L’égoïsme n’a pas sa place dans ce débat, autant sur le plan individuel que sur le plan des nations. Il faut ensemble faire face à ce « challenge ». Notre pays ne peut, au nom de l’argent généré par l’exploitation des sables bitumineux, rejeter des normes internationales contraignantes de réduction des gaz à effets de serre. Quant à nous, nous nous devons de réagir et comprendre notre responsabilité envers notre milieu, notre pays, notre planète et faire pression sur nos dirigeants. Le climat futur nous appelle tous à réagir aujourd’hui.

Le réchauffement climatique exige un sens civique élevé.

Claude Dupras

lundi 14 décembre 2009

Le Canada, la bête noire !

L’Alberta et la Saskatchewan qui exploitent les sables bitumineux de la région d’Athabasca n’en démordent pas. Ils vont continuer l’accélération de l’extraction du pétrole n’en déplaise au monde entier, et ceci avec la complicité du gouvernement du Canada. Cela devient clair et net dans les négociations qui se déroulent à Copenhague.

De plus, ces gouvernements ont l’effronterie de proposer que ce soient les consommateurs de leurs produits, dont les Américains et nous, qui paient proportionnellement leur part pour tous les investissements futurs requis pour contrer l’émission croissante des gaz à effets de serre (GES) qu’ils produiront en assurant l’expansion de l’exploitation des sables bitumineux durant les prochaines décennies. Comme le Québec et l’Ontario représentent 60% de la population canadienne, ces provinces auront donc la grosse part de la charge financière canadienne à partager.

Le ridicule de cette proposition s’exprime bien dans les chiffres. Le Québec s’engage à réduire de 20% ses émissions par rapport à 1990. L’Ontario établit sa cible à 15%. Et le Canada en tenant compte des efforts du Québec et de l’Ontario propose globalement pour le pays de ne réduire que de 3% les émissions canadiennes par rapport à 1990. C’est dire que l’Alberta continuera à augmenter sauvagement et en grande quantité ses émission de GES nonobstant le tort qu’elles créent au réchauffement climatique de notre terre.

Il est clair que sur le plan mondial, le Canada est devenu une partie importante du problème du climat. Alors qu’auparavant notre pays était un instrument de consensus et de solution, voilà que nous sommes devenus, avec les Conservateurs au pouvoir, la bête noire sur l’échiquier planétaire. Notre ministre a même annoncé avant son départ pour Copenhague que la position canadienne était non négociable. N’est-ce pas là une belle attitude ouverte au compromis, qu’une telle affirmation ? N’est-ce pas une insulte à l’intelligence de tous les participants de la conférence de Copenhague qui y sont pour trouver des solutions pour sauver la planète ?

Pour montrer patte blanche, les compagnies pétrolières-pollueuses ont imaginé de capter et de comprimer les GES pour les canaliser par pipeline sur une distance de 240 km vers de vieux champs de pétrole et de les pomper dans des réservoirs sous terre. Ce premier projet de 558 millions $ sera financé en partie par le gouvernement du Canada qui puisera dans le fonds spécial de $ 2 milliards qu’il a créé pour aider les compagnies pétrolières à réduire les émissions de GES. Non seulement ce projet n’affectera qu’une partie GES, il ne corrigera pas le dégât considérable fait à l’environnement, à la pollution indescriptible de la rivière Athabasca et de ses affluents ainsi qu’à la destruction de la forêt boréale canadienne. D’ailleurs, les environnementalistes critiquent ces projets de « captage et de storage » en rappelant que c’est l’argent des poches des Canadiens qui financent, en partie, des projets proposés par les grands pollueurs dont les résultats sont incertains.

Il serait préférable d’arrêter cette folie manifeste et d’investir ces argents dans les sources alternatives d’énergie et de conversation. Le Canada tire la patte dans ce domaine, n’a rien fait et « laisse passer la parade ». Par exemple, les USA dépensent, aujourd’hui, 14 fois plus per capita que notre pays pour les énergies recouvrables. Ce seront les Américains et les citoyens d’autres pays qui demain posséderont le savoir-faire dans ces nouveaux domaines. Les emplois iront là bas. Les argents aussi.

Enfin, je crois que les producteurs de pétrole doivent payer pour tout ce qui a rapport avec l’exploitation des sables bitumineux. Si le prix de revient de leur pétrole n’est pas compétitif, tant pis. Qu’on arrête la production et que les pétrolières se concentrent à faire toute la recherche nécessaire pour trouver des solutions rentables permettant une exploitation qui ne met pas la planète en danger. Au pied du mur, je crois que ces compagnies feront tout pour s’en sortir et trouveront de bonnes solutions pour l’avenir.

Cette réserve inouïe de pétrole sera toujours là et pourra être mise à la disposition du monde de demain au profit des Canadiens d’alors. Entretemps nous aurons fait notre part pour protéger notre planète.

Claude Dupras

dimanche 6 décembre 2009

Malbroute s'en va-t-en … Copenhague

Le PM Harper, notre Malbroute national, qui de ces temps-ci voyage dans le monde pour réparer les pots qu’il a cassés depuis que les Conservateurs sont au pouvoir, ira à Copenhague pour la grande conférence de l’ONU sur les changements climatiques. Pour lui, c’est comme aller en guerre puisqu’il est attendu de pied ferme par les écologistes du monde entier qui ont beaucoup à lui reprocher. Y sera-t-il le bon jour ? En tous cas, c’est possible puisque son modèle américain le président Barack Obama, qu’il copie sans honte, a changé sa date de visite du 6 pour le 18 décembre, soit le dernier jour de la conférence afin d’être présent au moment où les grandes décisions doivent être prises par les chefs d’États. Si le PM Harper n’est pas là le 18, on comprendra….

On peut dire merci au président français d’avoir réussi à convaincre le président Obama de changer sa date. Nicolas Sarkozy s’est révélé comme le plus ardent défenseur de l’environnement avec la venue de cette conférence importante. Non seulement a-t-il amené l’Union Européenne à accepter des objectifs sévères pour toute l’Europe, il s’est allié avec des pays importants comme le Brésil pour mieux faire valoir ses politiques environnementales. Il s’est même retrouvé à Trinidad-et-Tobago pour la conférence du Commonwealth britannique, où un président français n’était jamais allé. Le but était de rallier les pays en développement à la cause et aussi définir avec eux l’aide future que les pays riches devront leur accorder pour leur lutte contre le réchauffement climatique. Une entente majeure sur l’environnement a été acceptée à cette réunion.

Je ne m’attends pas à rien de spectaculaire de la part du PM canadien car il a les mains et les pieds liés au lobby pétrolier canadien et, qu’à ce jour, il n’a rien fait pour que le pays rencontre les objectifs de Kyoto. Au contraire. Alors que le Canada avait accepté de diminuer ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 6 % d’ici 2012, voilà qu’aujourd’hui les émissions canadiennes ont augmentées de 26 %. Pendant ce temps-là, celles de la France diminuaient de 5 %. Le Canada est devenu un des pays les plus pollueurs de la planète. Et cela à cause de l’exploitation accélérée des sables bitumineux de l’Alberta autorisée par le PM Harper et ses comparses.

Le “Centre for Public Integrity in Washington, D. C.” a mandaté l’“International Consortium of Investigative journalists” pour analyser les effets des lobbies internationaux sur les politiques traitant du réchauffement climatique. Pour le Canada, leur rapport est révélateur. Tout se passe à Ottawa où les deux lobbies, soit les groupes environnementaux et celui des compagnies pétrolifères et leurs alliés, se combattent pour influencer les politiques du gouvernement canadien.

Depuis 1996, plus de 1 570 lobbyistes ont parcouru les corridors du parlement. Ceux des producteurs de pétrole et de gaz naturel, des producteurs de charbon et autres, furent les plus nombreux avec 465 lobbyistes, soit le tiers. Leur pression sur les politiciens a été persistante afin d’amenuiser la législation anti-réchauffement climatique. Le résultat est stupéfiant. Les scientistes affirment que depuis le traité de Kyoto de 2002, le Canada n’a pris aucune action « mesurable » pour contrer les GES.

La majorité de GES est émise en Alberta. Pourtant, la population de cette province représente 10% de celle du pays mais elle produit 70% du pétrole canadien. Ses entreprises productrices crachent dans l’atmosphère 33 % des GES du Canada. On prédit que ce sera 50 % en 2025.

Les congés de taxes et les nouvelles technologies ont encouragé l’exploitation massive des gaz bitumineux. Des projets de 100 milliards $ pullulent dans la région de l’Athabasca.

Les lobbyistes ne visent que le gouvernement canadien puisque celui de l’Alberta est à 100 % acquis à l’idée de l’exploitation immédiate des sables. De plus, ils savent ce que ce dernier dit au gouvernement Harper : « Ecoutez, même si nous sommes frères politiquement (l’Alberta a aussi un gouvernement conservateur), que la majorité du cabinet des ministres canadiens est albertaine, ne vous mêlez pas de nos affaires. Retirez-vous ! Ne nous importunez pas ! »

Suncor, une des plus importantes compagnies exploitantes des sables, prédit qu’en 2012 ses GES auront doublé. Un analyste fédéral renommé affirme : « Le gouvernement ne dit rien car comme tous les autres du passé, il ne veut pas interférer dans les projets des compagnies pétrolifères

Le président de Suncor et ses officiers ont eu 48 rencontres avec les hautes instances gouvernementales dont sept avec le ministre actuel de l’environnement Jim Prentice, une avec le PM Harper et huit avec les ministres des ressources naturelles du Canada.

De leur côté, les groupes environnementaux ont aussi accès à ces bonzes de la politique canadienne mais ils ne sont pas traités sérieusement et qualifiés de « gauchistes » comme le fut David Susuki. Le PM Harper refuse de les rencontrer. La dernière rencontre remonte au temps qu’il était dans l’opposition. Par contre, ces groupes ont rencontré trois fois le ministre Prentice et 11 fois le négociateur-en-chef Michael Martin en vue de rencontres onusiennes.

Suncor est un bon exemple du fonctionnement du lobby à Ottawa. La compagnie a 16 lobbyistes très actifs sur la colline parlementaire dont quatre sont d’anciens conseillers du gouvernement.

Avec le temps, Suncor a exprimé des craintes que sa crédibilité corporative et environnementale soit en jeu. Mais elle maintient quand même ses liens étroits avec la puissante « Association Canadienne des Producteurs de Pétrole » qui, avec ses 51 lobbyistes, continue à vouloir réduire sans merci l’effet des lois sur les émissions de GES. Il est reconnu, dans le milieu, que ses dirigeants peuvent en tout temps appeler le PM et lui dire « Tu ne fais pas ceci ou cela, sinon.... ». Durant la dernière année, le président de l’association a rencontré 95 fois des politiciens et de hauts fonctionnaires, dont le négociateur Martin, en vue de Copenhague. Un des membres de l’association, propriétaire d’une compagnie qui exploite les sables bitumineux, a même écrit une lettre publique pour qualifier l’idée d’une banque de carbone de « cancer envahissant sur l’économie canadienne ».

Le travail des lobbyistes a évolué avec le temps. Les principales compagnies pétrolifères ont créé ICO2N, une société de lobbyistes pour l’obtention de subsides gouvernementaux pour financer un système de « capture et de stockage des carbones ». Cette société de Calgary a six lobbyistes dont trois qui furent conseillers politiques auprès du PM Harper. Et tout cela a eu ses premiers effets, puisque récemment les PM du Canada et de l’Alberta ont annoncé des subsides de 1,6 milliards $ pour l’installation de deux systèmes à deux usines thermiques au charbon qui chauffent l’eau pour le lavage des sables. C’est l’argent des taxes qui va financer ces transformations alors que les pétrolières se remplissent les poches. Et même si toutes les usines étaient munies de tels systèmes, cela réduirait le total des GES émis que de 2,6 % pour un coût de 16 milliards $. Mais le tout sera vite balayé par l’autorisation d’un projet additionnel d’exploitation des sables bitumineux comme pour Suncor.

Tout cela démontre bien que le Canada n’est pas au bout de ses peines en rapport avec l’environnement. Il y a là-bas, en Athabasca, un trésor enfoui qui appartient à tous les Canadiens. Une réserve pétrolière pour le monde entier plus grande que celles des Saoudiens. Malheureusement, nous n’avons pas encore trouvé le procédé permettant de soustraire proprement le pétrole des sables bitumineux. Le vrai défi est technologique. Et c’est sur cet aspect de la question que le PM Harper devrait concentrer les efforts du gouvernement. Pour ralentir le réchauffement climatique, l’exploitation des sables bitumineux, telle qu’elle se fait aujourd’hui, doit arrêter. Un jour, lorsque ce sera possible d’extraire le pétrole sans polluer l’air et l’environnement, le monde entier et les générations futures de Canadiens profiteront de cette richesse incroyable.

Entre temps, le PM Harper s’en va à Copenhague. Je serai fort surpris s’il se libère des liens qui le retiennent, change son approche sur l’environnement et revient de là-bas un héros. S’il le fait, je serai un des premiers à l’en féliciter. On a découvert un nouveau Harper en rapport avec les relations internationales, connaîtrons-nous un nouveau Harper en rapport avec l’écologie ? Je me permets d’espérer.

Claude Dupras

jeudi 3 décembre 2009

Les minarets en Suisse

Suite à mon texte « Honte aux Suisses » en rapport avec le référendum sur les minarets en Suisse, j’ai reçu beaucoup de commentaires qui désapprouvent ma position. En voici, à la suite, quelques uns :

« Moi, je dis Bravo aux Suisses, qui ont su se tenir debout, car moi aussi, j'aurais voté contre la construction de ces minarets, du haut desquels est fait l'appel à la prière, et à ce que je sache, les pays occidentaux n'ont pas besoin de ça, déjà qu'on "tolère" leurs mosquées !! »

« Je ne désapprouve pas l'action des Suisses au sujet de la construction de minarets. Nous, dans l'Occident, nous sommes en train de se débarrasser de ce despotisme religieux qui a pendant trop longtemps imposé ses lois sur la conduite de nos vies. On nous disait quoi ne pas manger, comment s'habiller, à qui ne pas parler, quoi ne pas lire, etc...et vous le savez aussi bien que moi. »

« Si les musulmans sont si malheureux, pourquoi alors, ne retournent-ils pas dans leur beau pays, si accueillant, ou leurs mosquées et leurs minarets, ne dérangent personne et ou ils pourraient vivre selon leurs traditions et leur religion, qui ne cadrent absolument, mais alors absolument pas, avec nos valeurs et nos us et coutumes ? »

« Vos propos de ce jour ont sans doute été écrits sous le coup de l'impulsion. Analysez un peu plus la situation avant de commettre des propos aussi creux. »

« Les musulmans sont intolérants; essayez d’ériger une église en Arabie Saoudite. Nous n'avons pas à être plus tolérants qu'eux. S'ils veulent absolument pratiquer la religion de l'islam, qu'ils le fassent en secret. »

« Je dis non aux grosses mosquées; c'est le temps du moyen-âge et ce temps est passé. »

« Et la liberté de culte dans les pays musulmans, on en fait quoi ??? Meurtres, mutilations, assassinats...voilà ce qui réservé aux non musulmans »

« Pour ma part, l'islam et tout ce qui s'ensuit, est un fléau mondial, un point c'est tout, et je les tolère parce que je n’ai pas le choix, car nos gouvernements sont trop peureux, pour faire autrement!! »

« Je ne suis pas d'accord avec votre commentaire. Cela s'appelle de la "démocratie" ce que nous manquons dans mon pays. Il me semble que le jour ou les musulmans voudront ENFIN s'adapter au pays qui les accueille au lieu d'exiger tout ce que eux veulent, les autochtones seront plus enclins a être positifs envers eux »

« …de la provocation. Je ne suis pas raciste mais à force des choses on le deviendrait. Ainsi pour ne pas vexer les Musulmans, dans les administrations et lieux publics il n'y a plus de sapin de Noël, ni de crèche et pourquoi c'est NOUS qui devons nous adapter à eux, c'est vraiment le comble de tout. »

« Les musulmans vivent dans leur communauté et en plus "exigent" le port du foulard pour les filles dans les écoles. Par contre, en Turquie il est interdit de porter le foulard dans les écoles! Donc, pourquoi cette exigence… ou provocation en Europe ??? »

« Qu'est-ce que les Musulmans normaux, attendent pour faire taire les fondamentalistes islamistes ? Qu'ils… prennent les mesures nécessaires, afin que ces groupes de terroristes, arrêtent de semer la terreur, et par le fait-même, entretenir la haine, envers eux?? »

« Les alliés se battent pour les faire entrer dans le 21ième siècle, qu'ils respectent les femmes, qu'ils se débarrassassent de leur coutumes barbares de mutilation et de lapidation, etc.. »


J’ai été surpris de la violence et du ton des commentaires que j’ai reçus. Un seul était positif. Mon expérience personnelle, si loin de cet état de chose, me fait voir la situation tellement différemment.

Il y a eu au Canada, presque constamment, des vagues d’immigrations reliées aux différents fléaux qui s’abattaient sur diverses parties du monde. Plusieurs des individus affectés par ces malheurs ont crû bon d’immigrer au Canada. Ils sont venus avec leur us, leurs coutumes et leur religion. Avec le temps, ils se sont intégrés et sont devenus des atouts importants pour le développement de notre pays. Le Canada a toujours eu besoin de l’immigration pour continuer à progresser. Le résultat a été qu’à Montréal, par exemple, plus de 100 nationalités différentes y résident côte à côte. Et je dirais qu’ils vivent bien ensemble.

Qu’il soit catholique, protestant, juif, hindouiste, bouddhiste, musulman, confucianiste ou d’une autre religion, chacun a trouvé son lieu de prière. Certes, il y a eu des accrochages, mais pas plus. La société change. Il n’y a pas tellement longtemps les églises catholiques étaient pleines. Aujourd’hui, elles sont vides. Il y a même, à Montréal, d’ex-églises catholiques qui ont été vendues à des groupes musulmans et transformées en mosquée. C’est la vie.

Ici, comme en Europe, depuis le 11-09, les éclats des conflits qui affligent le monde sont transmis par les mass-médias, presque quotidiennement, et montrent, plus souvent qu’autrement sans nuance, que ce sont des arabes musulmans fondamentalistes (on ne le dit pas toujours) qui sont les auteurs de ces crimes et qui sont caricaturés comme les ennemis du monde. La compétition au sein des médias a fait en sorte qu’une spirale ascendante de nouvelles à sensations sur ces sujets retombe négativement sur la religion musulmane. L’Islam paraît pour plusieurs comme une mauvaise religion qui engendre la guerre et la haine. Alors que c’est une religion de paix.

Sur les 1,5 milliards de pratiquants musulmans dans le monde, seule une infime pincée s’agite contre l’Occident. Mais pourtant c’est toute la religion qui est la cible des critiques. Certes, elle a des aspects difficilement compréhensibles pour un Occidental, mais la religion chrétienne, dans le passé, a aussi engendré des gestes sauvages et meurtriers que l’histoire relate et lui reproche.

Nous sommes tous, jusqu’à un certain point, endoctrinés par cette avalanche d’images et de paroles anti-arabes et anti-islam. Je le constate tous les jours dans mes conversations avec plusieurs personnes et je peine à faire valoir mon point de vue qui est, souventes fois, fort différent. Les commentaires en réaction à mon récent blog le démontrent clairement. De plus, les nombreux sondages dans tous les pays européens depuis le référendum suisse l’indiquent puisqu’une très vaste majorité d’européens, quelque soient leur origine, s’oppose à la construction de minarets sur leur territoire. Cette situation est triste car elle est basée sur une dénaturation de ce qu’est l’Islam. On ne fait pas la part des choses. À mon avis, il est temps que cela change, car ce repli sur nous-mêmes est négatif et engendrera de nouveaux conflits dans notre propre cour. La démocratie c’est le respect de l’autre. Le partage avec l’autre. La compréhension de l’autre.

La liberté de religion est aussi importante que la liberté de parole. Et même si parfois, on peut trouver difficile de s’adapter, il faut, à mon point de vue, penser à long terme et comprendre que le temps guérit bien les plaies les plus vives.

Un bon exemple est le Canada qui est composé d’immigrants et de fils et filles d’immigrants. On y voit comment petit à petit des gens de toute religion ont pu s’intégrer ensemble dans une société qui fonctionne bien mais qui, malgré tout, accepte toujours les changements avec la même réticence que par le passé.

Claude Dupras